L'Insoumise
Quatrième pièce de Claude Mercadié interprêtée par la troupe des Nouveaux
Tréteaux de l'Ane Vert.
J'ai beaucoup de tendresse pour La Catin de Venise, qui est la première pièce sur laquelle j'ai travaillé, La passion selon Jésus Cabrera était magnifique, et je n'ai pas eu l'occasion de voir La trappe.
Mais alors là... Le texte est d'une puissance émotionnelle intense, et les comédiens...
Frédéric, je t'ai vu beaucoup plus sexy dans d'autres rôles (j'ai même eu l'énorme privilège de déshabiller Jésus, cela n'est pas donné à tout le monde ! ) mais le mari trompé, trahi, perdu, et finalement "raisonnable" que tu interprêtes ici, est tellement vrai...
Nathalie, un vrai rôle de composition que celui de Lona ! Toi si ouverte, si sociable, si vivante, et Lona, si guindée, si sage, respectueuse des traditions et des principes, les valeurs il n'y a que ça qui compte ! Et en même temps, si envieuse de Lise et sa liberté de penser, sa faculté à réaliser ses rêves envers et contre tout.
Marian... Exceptionnelle en Sarah, magnifique en Gertrud, éblouissante, touchante, émouvante en Lise... Trois registres si différents, mais à chaque fois je suis soufflée par la qualité de ton jeu. Tant de sincérité, d'émotion... j'ai pleuré lors de la scène du cauchemar, pauvre Lise, on aimerait tellement pouvoir l'aider, lui dire qu'un jour, elle aura gain de cause...
Yves-Patrick, la mise en scène était parfaite, le décor très réussi, et non, je n'ai pas été déçue, comment pourrait-on l'être ? La première fois que je vous ai vu sur scène, c'était après une représentation de la Catin, pour des scolaires. Je vous ai aidé l'après-midi, et le soir, vous jouiez pour le "grand public". J'ai promis de signer le livre d'or après la représentation, et je me souviens très bien, tu as dit que je n'aurais peut-être plus envie de le signer après vous avoir vu. J'en avais encore envie, et je le signerai encore et encore ce livre d'or.
Marie-Line. Vous ne faisiez pas partie de la pièce cette fois-ci, mais impossible de ne pas vous citer. C'est vous qui m'avez offert la possibilité de découvrir l'envers du décor, et de participer à toutes ces merveilles. Sans vous, je ne connaitrais pas l'odeur des coulisses de la Halle de Villars, mélande de poussière et de cire, chauffé par les projecteurs. Je ne connaitrais ce trac qui monte au fur et à mesure que le lever de rideau approche, même si je ne monte pas sur scène, c'est communicatif. Je ne connaitrais pas cette tension palpable qui rend attentif au moindre détail, pour que tout se passe bien, et le soulagement, lorsqu'arrivent les saluts. Je ne connaitrais pas le silence assourdissant des coulisses, où je pleure toute seule, alors que le public se déchaine en applaudissements de l'autre côté du rideau. Merci pour tout ça, merci mille fois.
J'ai l'impression de ne pas avoir dit tout ce que je voulais vous dire, les mots ne viennent pas facilement, je suis encore sous le charme...
C'était la première, ce soir, chapeau...