Le frelon

La photo n'est pas top, mais il a fallu faire avec le contre-jour, et puis, un frelon, ça pique ! Alors méfiance, ne pas s'approcher trop près...
Si j'en aperçois un autre, je retente !

Le frelon faisait régner une tension constante sur la jachère. Sa nature froide et agressive, son ton et ses manières brusques auraient pu être compensés par une profonde gentillesse, comme le feu sous la glace. Mais il n'en était rien. Paranoïaque, jaloux, le frelon faisait preuve d'une fainéantise et d'un égocentrisme constants. Son sans-gène et sa vulgarité choquaient les habitants de la jachère, qui ne savaient jamais à quoi s'attendre.
Toujours à l'affut d'une proie, le frelon promenait son regard acéré sur toute la jachère, manipulant les petites pâquerettes, et scrutant tous les faits et gestes de la petite abeille, la rose trémière et leurs camarades. Ses attaques touchaient ses victimes en plein coeur, plus personne ne savait comment échapper à ses ondes négatives. La résistance était dure, mais les jachériens se serraient les coudes, ne se plaignant pas, se soutenant les uns les autres, face à cet adversaire de taille. Une grande complicité les unissaient tous désormais. Il ne leur restait plus qu'à espérer que le frelon décide de s'envoler vers une autre jachère.